Patrimoine militaire MUSEES ET PATRIMOINE DU MINISTERE DE LA DEFENSE EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR
Jean-Louis Riccioli, conseiller pour les musées
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Edito
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Le ministère de la Défense, comme d'autres ministères, conserve et fait vivre un certain nombre de collections patrimoniales, archives, musées. Comme pour le ministère des Affaires Etrangères il s'agit d'un héritage de l'histoire. Aujourd'hui et depuis plus de vingt ans, la Défense a entamé une véritable mutation de ses musées, au nombre de vingt et un parmi lesquels les trois établissements publics du musée de l'Armée, de la Marine et l'Air et de l'Espace, en s'appuyant sur une collaboration étroite avec le ministère de la Culture et de la Communication, sur la base du Protocole Défense – Culture signé au début des années 1990. Outre les trois établissements publics cités plus haut on compte dix sept musées de tradition pour l'armée de Terre, en majorité localisés dans des écoles d'application et parmi lesquels cinq ont obtenu l'appellation « musée de France », un musée du Service de santé des armées, installé dans l'hôpital du Val de Grâce à Paris, lui aussi « musée de France ». C'est de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) que dépendent les musées du ministère de la Défense. Elle est rattachée au Secrétariat général pour l'administration (SGA) qui assure les relations interministérielles du ministère de la Défense (notamment avec le ministère de la Culture et de la Communication). La DMPA a trois grands domaines de compétence : l'immobilier et l'environnement ; la politique culturelle, éducative et de mémoire ; les archives et les bibliothèques. Au sein de cette Direction, c'est la Délégation des patrimoines culturels qui conçoit et anime la politique culturelle, tout en assurant les missions de tutelles, d'inspection et de conseil confiées à la direction dans ce domaine. Au sein de cette Délégation, c'est le Bureau des actions culturelles et des musées (BACM) qui « impulse, coordonne et met en oeuvre, en liaison avec les armées et les services du SGA, la politique culturelle du ministère. Il prépare les actes de tutelle des musées de l'Armée, de la Marine, de l'Air et de l'Espace. Il oeuvre pour la professionnalisation des autres musées, notamment des musées de tradition de l'armée de terre. Il développe une politique de publication et instruit les demandes de soutien financier aux projets culturels relatifs à l'histoire du XXe siècle et au patrimoine militaire ». Les musées de la Défense en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) sont un reflet de cette organisation, mais sont aussi les résultats d'une évolution des musées de ce ministère encore en devenir. La région PACA, qui abrite l'une des plus importante concentration d'implantations militaires de l'hexagone, compte 3 des 17 musées de l'armée de Terre (Aubagne, Draguignan, Fréjus) une antenne du musée national de la Marine (Toulon), une collection appartenant au musée de l'Armée mise en dépôt auprès d'une collectivité territoriale (Salon de Provence) ainsi que plusieurs dépôts du musée National de la Marine auprès d'autres collectivités.1 Ces musées se concentrent sur deux départements : le Var et les Bouches du Rhône. Ainsi, cette région, qui possède déjà un important patrimoine militaire fortifié, se distingue également par une forte implantation de la Défense et de son patrimoine, à travers les établissements muséaux relevant de ce ministère ou en lien avec lui. Mais, pour mieux comprendre la nature réelle de ces collections un retour en arrière est nécessaire. I. Un peu d'histoire pour mieux comprendre La mutation en profondeur du son patrimoine muséal entamée depuis vingt ans par le ministère de la Défense a amené à la fois une plus grande professionnalisation et une ouverture élargie aux publics ne ressortissant pas de ce ministère. Pour comprendre l'étendue de cette évolution il faut d'abord effectuer un retour en arrière sur l'origine et la destination première de ces collections avant de voir comment il s'est effectué. Un héritage de la Revanche : 1886-1980 Le général Georges Boulanger (1837-1891) a marqué la vie politique française, mais l'on sait moins qu'il fut le créateur des musées militaires, au moins pour les musées de l'armée de terre, les plus nombreux d'entre eux. En effet, ministre de la Guerre des cabinets Freyssinet et Goblet (1886-1887) celui que l'on surnomme « général la Revanche » cherche à introduire l'esprit de corps dans une armée qui redécouvre en même temps la République et la conscription. Il est inquiet de constater que l'esprit de corps y fait défaut, face à une armée allemande, héritière des traditions prussiennes où, avec la discipline, il constitue le principal ciment de l'armée. C'est sur la base de ce constat qu'il décide de créer, au sein de chaque régiment, une salle appelée « salle d'honneur » qui doit être le lieu privilégié de la découverte et de la transmission de cet esprit de corps, qu'en cette veillée d'armes précédant le terrible premier conflit mondial il estime si nécessaire à la victoire des armes françaises. Pour ce faire, il s'assure du concours du secrétariat d'Etat aux Beaux-Arts, lequel passe commande et finance une série de tableaux, initialement un par régiment, illustrant un épisode particulièrement édifiant de son histoire. Les œuvres, financées par les Beaux-Arts, sont installées dans les salles d'honneur régimentaires et commentées aux recrues par leurs officiers. Ces tableaux, dont le thème avait été soigneusement arrêté par une commission d'officiers du Dépôt de la Guerre (ancêtre des archives du ministère de la Défense) devaient être le support d'un enseignement devant amener les hommes à s'identifier à l'histoire de leur unité à travers un épisode particulièrement édifiant, à en tirer fierté, bref, à acquérir un esprit de corps. La Marine de guerre connut également ce type de démarche. Il serait trop long et hors de propos de s'étendre sur les péripéties de ce que les historiens appelleront plus tard « la grande commande Boulanger », il suffit de dire que c'est cette idée qui est à la racine des actuels musées de l'armée de Terre. Enrichies progressivement de souvenirs d'opérations, de batailles, d'hommes et de chefs jugés exemplaires, les salles d'honneur régimentaires ont perduré jusqu'à nos jours sous diverses formes. A la même époque, c'est dans ce même esprit que les écoles d'application, primitivement destinées à enseigner leur métier aux officiers issus de Polytechnique, Saint-Cyr ou recrutés par le rang, se dotent, elles aussi de salles d'honneur qui abriteront rapidement de véritables collections et sont à l'origine des musées de l'armée de Terre. Des musées en mutation, depuis 1980 Longtemps, ces « musées d'armes », aussi appelés « musées de tradition » se sont cantonnés à la transmission de l'histoire des techniques, des valeurs et des traditions propres à chaque arme (infanterie, cavalerie, artillerie, génie, etc.) réservant ces lieux aux seuls militaires. Ce n'est qu'après la fin des guerres de décolonisation que ces musées commencèrent à s'ouvrir à la société civile, timidement d'abord, puis plus largement, au début des années 1980, dans le cadre de ce qu'il fut convenu d'appeler le « lien Armée Nation ». Mais c'est au tournant des années 1990 que, vivant simultanément la fin de la conscription et le début de la professionnalisation, ils vivent leur mutation la plus profonde depuis leur création au XIXe siècle, mutation qui les conduit à se rapprocher de plus en plus des musées contrôlés par le ministère de la Culture, dont ils adoptent progressivement les techniques de muséologie, mais sans pour autant abandonner leur rôle premier de transmission de valeurs au sein de la société militaire. Même si, au cours des années 1970, nombre de ces musées avaient été rénovés et, à cette occasion, largement ouverts vers la société civile, c'est le musée de l'Armée, le grand musée de référence de l'armée de Terre implanté au cœur de l'Hôtel national des Invalides, créé en 1905 par la fusion du musée d'artillerie et du musée historique de l'armée, qui ouvre véritablement la voie à cette évolution. Au début des années 1990 il s'engage dans un cycle de modernisation global qui le met aujourd'hui sur le même pied que les grands musées de la capitale. C'est dans le droit fil de cette logique de modernisation, de normalisation et d'ouverture que, dès la deuxième moitié des années 1990, l'Etat-major de l'armée de Terre envoya un premier groupe d'officiers se former à l'Ecole Nationale du Patrimoine tout en mettant sur pied une délégation au Patrimoine pour chaque armée, rattachée à l'Etat-major, chargée de préparer le virage. Cette plongée dans le liquide amniotique culturel engendra chez ces officiers, comme chez les responsables d'alors, une réflexion en profondeur sur la nature des collections, le rôle de ces musées de la Défense vis-à -vis de la société civile et sur leur devenir au sein de l'institution, qui eut pour première conséquence de voir certains d'entre eux demander et obtenir du ministère de la Culture l'appellation « musée de France ».2 Engagés sur cette voie, les musées de la Défense sont désormais une partie intégrante du paysage culturel en général et muséal en particulier, comme en PACA par exemple, tout en restant, chacun dans leur domaine, des outils au service de l'institution. Ce caractère dual fait leur originalité. II. Les musées de la Défense en PACA : un paysage riche et varié En PACA, les musées relevant directement ou associés au ministère de la Défense se concentrent sur deux départements : le Var et les Bouches du Rhône. Le Var, le département dominant Ce n'est pas un hasard si le département du Var, sur lequel se concentre l'essentiel de la présence militaire en PACA est aussi celui qui présente le nombre le plus important de musées relevant de la Défense.3 Ils se répartissent entre l'Armée de Terre et la Marine. Cette dernière est présente par le biais de l'antenne du musée National de la Marine à Toulon.4 C'est ici l'occasion d'aborder les musées dépendant de la Marine Nationale, qui n'ont pas le même système de gestion que ceux de l'armée de Terre évoqués précédemment. En effet, si l'esprit des salles d'honneur, créées au XIXe siècle pour les régiments se retrouve à bord des bâtiments de guerre sous les espèces d'œuvres ou d'objets, les arsenaux de la Marine ont, depuis leurs créations, conservé sur place nombre de modèles de vaisseaux ou d'objets qui ont été à la base d'autant de collections. Intégrées dans les collections nationales du musée de la Marine de Paris elles sont à l'origine des musées de la Marine installés dans les ports de guerre. Fonctionnant en réseau, ces musées sont autant d'antennes du musée national de la Marine. C'est le cas du musée de la Marine de Toulon qui est l'une de ces quatre antennes avec Brest, Port-Louis et Rochefort et donc le seul de ce type en région PACA. Créé dès 1814 et très vite ouvert au public, il est installé à l'entrée de la base navale, à côté de la porte monumentale du XVIIIe siècle, l'un des rares monuments toulonnais à avoir survécu aux terribles bombardements de la seconde guerre mondiale. Sur le territoire varois, deux musées de l'armée de Terre complètent le paysage : le musée de l'Artillerie et le musée des Troupes de Marine, tous deux « musées de France », héritiers des musées créés dans l'armée de Terre à la fin du XIXe siècle. Ces deux musées sont les premiers de l'armée de Terre, en dehors du musée de l'Armée, à s'être largement ouverts vers le grand public et vers le ministère de la Culture. ![]() Installé à Draguignan, le musée de l'Artillerie termine aujourd'hui un programme de rénovation dans le cadre duquel une intervention de Rudy Ricciotti permettra de recevoir directement le public extérieur, par une extension, vaste et lumineuse, présentant les premiers modèles de canons, de la fin du Moyen-Âge jusqu'au canon Gribeauval, celui des guerres de la Révolution et de l'Empire. Arme dite « savante » (avec le Génie) l'Artillerie a conçu son premier musée comme un conservatoire des matériels et des techniques, ce qu'il est encore largement. Mais, depuis les années 2000, avec le processus qui a conduit à sa rénovation et à l'appellation « musée de France », le musée de l'Artillerie est devenu comme un musée classique, qui s'inscrit profondément dans le paysage culturel local, sans pour autant sacrifier son rôle au sein de l'institution. L'éventail des pièces d'artillerie présentées s'étend du XVe au XXe siècle, englobant l'évolution des munitions, des matériels et des techniques liés au tir (télémétrie, topographie, acquisition d'objectifs, etc.). C'est l'une des raisons pour lesquelles les ateliers pédagogiques proposés par le musée combinent l'histoire, les mathématiques, les arts plastiques, etc. Mais, au-delà de cet aspect le musée a mis l'accent, depuis une vingtaine d'années, sur le combattant et plus généralement sur l'humain, tant à travers ses expositions temporaires qu'à travers sa muséographie. Le second de ces établissements, le musée des Troupes de Marine, installé à Fréjus, est, quant à lui, un musée consacré dès le départ aux hommes, qu'ils soient « défricheurs d'empires » ou populations colonisées. Issues des troupes d'infanterie embarquées sur les vaisseaux du roi à partir du XVIIe siècle, les « troupes de la Marine » deviennent avec le XIXe siècle et le début de l'expansion coloniale française, les « Troupes coloniales ». En 1900 elles quittent le ministère de la Martine pour passer au ministère de la Guerre, c'est-à -dire à l'armée de Terre. Enfin, en 1967, englobant des unités d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie et de parachutistes, elles deviennent l'arme des Troupes de Marine. L'implantation de leur musée sur le site de Fréjus n'est pas un hasard. Depuis la première guerre mondiale Fréjus a été l'un des lieux de passage et de concentration des troupes venues des quatre coins de l'empire colonial français ou en partance. Ainsi, à proximité du musée se trouve l'une des plus anciennes mosquées de France (la mosquée de Missiri, inscrite au titre des monuments historiques depuis 1987), copie à l'échelle réduite de la mosquée de Djenné, édifiée à l'usage des troupes venues d'Afrique noire pendant la Grande Guerre. De la même façon un temple bouddhiste et une pagode ont été construits à la même époque à l'usage des troupes venues de l'Indochine française. Les très riches collections du musée (uniformes et objets) évoquent les outremers français depuis le XVIIIe siècle. Les Bouches du Rhône : armée de Terre et aviation Même si les Bouches du Rhône ne rivalisent pas avec le Var pour la densité des implantations militaires, ce département compte deux parmi les plus emblématiques des musées militaires en PACA : le musée de la Légion Etrangère et le musée de l'Empéri. A Aubagne depuis 1962, le musée de la Légion Etrangère est le successeur du musée installé à Sidi-bel-Abbès au moment de l'implantation des légionnaires en Afrique du Nord.5 Consacré avant tout aux hommes, cavaliers, fantassins, parachutistes et plus récemment sapeurs, qui ont fait l'histoire de la Légion, ce musée vient d'obtenir l'appellation « musée de France » avec l'achèvement d'un programme de rénovation.6 Mais il rayonne bien au-delà : compte tenu du recrutement étranger de la Légion, son aura dépasse très largement le cadre régional, par le biais des anciens légionnaires répartis sur l'ensemble de la planète nombreux à demeurer attachés à la Légion. Pour marquer son ouverture vers un public civil élargi, le musée rénové s'ouvre par une salle traitant du mythe du légionnaire vu à travers les yeux du civil. Quant au musée de l'Empéri il constitue un exemple de collection nationale mise en dépôt auprès d'une collectivité territoriale, issue d'une très riche collection privée rassemblée par Jean Brunon et son frère Raoul dès avant la première guerre mondiale et acquise par le musée de l'Armée en 1967. C'est à ce titre qu'il occupe une place à part dans le paysage patrimonial militaire de la région. Ses collections embrassent trois siècles d'histoire militaire, de Louis XV aux années 1980 et sont organisées autour de l'homme combattant. Ainsi on y trouve préférentiellement des souvenirs liés à l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie et, dans une moindre mesure, le génie et la médecine aux armées. Installée dans le château de l'Empéri entre 1967 et 1988 cette collection de notoriété mondiale a, paradoxalement, une lisibilité moindre au niveau régional alors qu'elle est le plus important musée d'art et d'histoire militaire en dehors de la capitale. Si, à juste titre, cette collection est avant tout connue pour sa partie napoléonienne, tout à fait exceptionnelle, elle l'est moins pour sa partie Second Empire et 14-18 qui constituent pourtant deux autres éléments tout aussi exceptionnels. Son ampleur est telle qu'il est également possible d'illustrer, avec autant de richesse et de pertinence, les armées françaises dans l'entre deux guerres, le second conflit mondial ou encore les guerres de décolonisation jusqu'en 1962. Mais ces périodes n'ont pu trouver place dans le monument historique qui l'abrite, faute d'avoir poursuivi le programme muséographique imaginé à l'installation du musée.7 Ce musée cherche aujourd'hui un second souffle qui lui permettrait d'occuper la place de premier plan qui lui revient dans le paysage des musées militaires français en dehors de la capitale. Le centième anniversaire du déclenchement du premier conflit mondial est l'occasion de voir son espace 14-18, le seul de cette ampleur dans le grand Sud. Sur l'ensemble des musées évoqués, trois d'entre eux, le musée de l'Artillerie, celui des Troupes de Marine et celui de la Légion Etrangère, ont, nous l'avons dit, une mission de transmission des traditions et de l'esprit de corps. C'est la raison pour laquelle chacun comporte un lieu particulièrement dédié à cette mission. Au musée de la Légion Etrangère, là où cette fonction revêt des aspects particulièrement solennels, c'est une crypte, visible depuis le musée mais inaccessible au grand public, qui abrite un « reliquaire » contenant la main de bois du capitaine Danjou, le héros du combat de Camerone (Mexique, 1863), le mythe fondateur de « l'esprit Légion ». C'est devant ce « reliquaire », sorti une fois l'an au cours des cérémonies commémoratives de Camerone, que les légionnaires signent ou renouvellent, sans exception, leurs contrats d'engagement. Sans atteindre ce niveau tous les autres musées évoqués ici ont, dans leurs murs, un lieu sacralisé, ayant la même destination. Le musée de l'Artillerie en possède deux, l'un pour l'Artillerie et un autre pour l'Infanterie, dont l'école d'application vient d'être transférée de Montpellier, où elle se trouvait depuis 1967, à Draguignan. Quant au musée des troupes de Marine, il possède, en plus de sa « crypte », une série d'ampoules de verre contenant chacune un peu de terre de chaque endroit où, depuis leur création, les Troupes de Marine ont été présentes de façon durable, occasionnelle ou marquante. C'est ainsi que voisinent sur les étagères du sable de Polynésie, de la terre de Bazeilles ou de la terre de Dien Bien Phu. Comme on le voit, la modernisation et la mise aux normes de ces musées ne se sont pas faites au détriment du volet de transmission des valeurs, qui reste important dans leur démarche. Ce besoin est si important dans les armées que depuis le début des années 2000 a été mis en route un projet de musée dit « musée de tradition » à l'Ecole de l'Air de Salon de Provence qui en était dépourvue depuis son installation en Provence.8 Quant au mouvement de normalisation et d'ouverture il se poursuit patiemment. En 2014 sera examinée la demande d'appellation musée de France du musée du Génie installé à Angers. Enfin, avec la disparition du service national, tel qu'il se présentait jusque dans les années 2000, ces lieux deviennent des zones de contact privilégiées entre les citoyens et leur défense, les seuls pourraient-on dire en dehors des journées de préparation d'appel à la Défense. Et l'on pourrait compléter le propos en examinant la fréquentation de ces musées, qui est loin d'être confidentielle, avec au moins trois d'entre eux qui accueillent 20 000 visiteurs par an, chiffre que pourraient envier certains musées de la région et qui confirme, si besoin était, l'attractivité de ce patrimoine auprès des publics. | |
1 Camp de Canjuers, base de Toulon, écoles d'application de l'Artillerie et de l'Infanterie, maison mère de la Légion Etrangère, Ecole d' l'Air, bases aériennes, etc. 2 Les trois premiers musées de l'armée de Terre à obtenir l'appellation musée de France furent le musée de l'artillerie (Draguignan), le musée des Troupes de Marine (Fréjus) et le musée du Service de Santé des Armées au Val de Grâce (Paris). 3 Le département du Var compte à lui seul le camp de Canjuers, l'un des plus importants d'Europe, les écoles d'application de l'Artillerie, de l'Infanterie et de l'Aviation légère de l'Armée de Terre, la base navale de Toulon, la base aéronavale d'Hyères, ainsi que plusieurs régiments. La marine nationale est le premier employeur du département. 4 Le musée national de la Marine, installé dans l'aile Passy du Palais de Chaillot, au Trocadéro, est issu d'une collection offerte au roi Louis XV en 1748. Voir sur le site officiel du musée les liens avec les autres musées de ports : http://www.musee-marine.fr/ 5 http://www.defense.gouv.fr/terre/bloc-patrimoine/musees/musee-de-la-legion-etrangere. 6 Il a été symboliquement inauguré le 30 avril 2013, 150e anniversaire du combat de Camerone, le combat emblématique et fondateur de l'esprit de la Légion. 7 Le château de l'Empéri (IXe – XVIIe siècle) classé au titre des monuments historiques, est l'une des plus grandes forteresses médiévales de Provence encore debout. Inexplicablement, elle n'a fait l'objet d'aucune étude archéologique ou architecturale sérieuse depuis les travaux de J. Formigé en 1911. Un programme de travaux sur les toitures est en cours. 8 Créé au lendemain de la première guerre mondiale, ce musée est l'un des plus anciens de ce type au monde. Il est s'installé dans l'aérogare du Bourget depuis 1975. |
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